Bibera

Le pont actuel sur la Bibera, situé entre Cressier et Gurmels sur la route cantonale Plaffeien-Murten, date de 1909 avec une rénovation en 1981. Faisant partie d’un secteur de valorisation écologique, un élargissement du lit du cours d’eau est prévu qui de plus améliorera la protection contre les crues. Le pont actuel ne répondant plus aux exigences techniques, sera remplacé. En plus du ruisseau, le pont sur lequel la route cantonale circule, croise un chemin pédestre et agricole, utilisé fréquemment par les habitant-e-s pour des activités touristiques et sportives.

Le site est caractérisé par l’exploitation agricole des terres, les traces des machines sur les champs et les collines basses créant des dessins arrondis verts. Le long la Bibera, la végétation est prédominante et très peu d’évidence d’ouvrages construits pénètrent les broussailles.

Pour des raisons sécuritaires, le chemin ne peut pas passer sous le pont si proche du ruisseau. En conséquence, un nouveau pont avec un appui intermédiaire est proposé, créant une deuxième portée ainsi qu’un passage inférieur (PI). Construit sur une nappe phréatique, le PI demande l’utilisation de béton armé afin de garantir l’intégrité structurelle en plus du poids nécessaire au déplacement de l’eau. Au-delà du niveau maximal, l’étanchéité est lestée pour sécuriser le PI de l’eau des crues.

Le concept d’intégration du PI prévoit une différenciation entre l’élément infrastructurel très rigide qui est le pont et le PI qui dialoguera plus étroitement avec le contexte paysager : les contours seront arrondis est fluides ; un chemin piéton légèrement surélevé et recouvert de gravier compacté ; des bordures minérales stabilisant la végétation sur les surfaces obliques ainsi que des plantations favorisant la biodiversité.

La construction du PI utilise des agrégats recyclés provenant d’autres chantiers régionaux pour le béton armé en dessous du niveau maximal de la nappe phréatique. Au-dessus de ce niveau, un simple lestage suffit. Les parties facilement démontables en blocs, notamment le tablier, la dalle de transition, les murs des culées et de soutènement seront sciés et sortis en grands éléments depuis leur emplacement actuel. Ces blocs seront utilisés comme lestage de la couche étanche. Au point le plus bas du chemin, la pression de l’eau sera plus élevée que le poids de l’épaisseur du béton armé. Donc à cet endroit, le chemin surélevé sera chargé des débris de démolition des restes du pont existant, notamment les fondations et d’autre morceaux non-récupérables en blocs. Le volume de béton de démolition appliqué de cette manière assura ainsi un poids suffisant de l’ouvrage. L’idée globale est de réduire l’impact de la construction du PI, un ouvrage soumis à des normes et de risques moins importants que le pont au-dessus.