Tiliettes

Les pavillons des Tiliettes s’intègrent comme des éléments structurants de la nouvelle place du Galicien. Ils prolongent ainsi le dialogue entre architecture et aménagement urbain. Positionnés stratégiquement, ils définissent un espace fluide et ouvert. Les façades saillantes et les avant-toits sculpturaux renforcent cette perception. Conçus comme des pavillons de fraîcheur, ils s’ouvrent vers le sud. Ils trouvent aussi leur place entre les voies de circulation et les espaces verts, ce qui contribue à une lecture cohérente du site.

L’approche architecturale repose sur une réflexion autour du réemploi et de l’innovation constructive. Les murs en béton de réemploi proviennent d’éléments extraits puis préparés selon des contraintes logistiques précises. Cette matière impose une nouvelle écriture architecturale. Chaque mur reste limité à un format maximal de 300 × 250 cm pour faciliter la manutention et le levage. Les formes rectilignes (carrés, rectangles, trapèzes ou triangles) résultent d’un calepinage rigoureux influencé par la trajectoire des scies. Après leur traitement contre la corrosion, les murs bruts viennent s’ancrer directement sur la dalle de sol. Ce principe de préfabrication réduit la durée du chantier et son impact.

L’innovation structurelle s’exprime aussi par une superposition en couches. Un premier mur porteur repose sur un radier hors-gel. Une toiture isolée et végétalisée s’appuie ensuite sur une ossature en bois. Une seconde couche de béton de réemploi complète l’ensemble et joue un rôle thermique et esthétique. Les avant-toits s’inspirent des éléments sculpturaux intérieurs. Ils prolongent la volumétrie des pavillons et créent des abris extérieurs flexibles. Par ailleurs, des panneaux métalliques colorés dynamisent les façades et affirment la singularité du projet dans son contexte.

La durabilité se trouve au cœur du projet, autant dans le choix des matériaux que dans la conception. Le béton de réemploi réduit l’empreinte carbone grâce à la réutilisation des ressources existantes. Il offre aussi une inertie thermique efficace, ce qui améliore le confort en été comme en hiver. L’organisation générale privilégie une mise en œuvre rapide et optimisée. Elle favorise les circuits courts et limite les étapes lourdes de préfabrication. La toiture, réalisée selon des techniques de charpenterie traditionnelle, ne dépasse pas une portée de huit mètres. Ce choix renforce la réversibilité de la structure et facilite son démontage.

Le projet s’inscrit enfin dans une continuité d’expérimentations dédiées à la construction durable. Il ne se contente pas de réduire l’impact environnemental. Il propose également une approche intégrée où le béton de réemploi devient un véritable outil de conception. La matière existante se transforme ainsi en une architecture expressive, ancrée dans son contexte et ouverte à de nouveaux usages.