Meryà

Merya, qui signifie « se mirer » en patois fribourgeois, est une intervention qui transforme un édicule sanitaire en un élément dialoguant avec son contexte et enrichissant l’expérience de ses usagers. Sur l’aire de repos de la Gruyère, la transformation et l’assainissement d’un bloc sanitaire public s’inscrivent dans une démarche de discrétion architecturale, jouant sur la perception et la matérialité.

L’intervention sur un édicule sanitaire peut dépasser sa seule fonction technique pour dialoguer avec son contexte et enrichir l’expérience de ses usagers. Sur l’aire de repos de la Gruyère, la transformation et l’assainissement d’un bloc sanitaire public s’inscrivent dans une démarche de discrétion architecturale, jouant sur la perception et la matérialité.

Un grand plan miroir en acier inox poli recouvre la façade, effaçant visuellement les joints des portes des cabines et créant une illusion d’extension infinie du paysage environnant. Ce traitement minimaliste permet d’éviter l’introduction d’un matériau supplémentaire dans un contexte déjà chargé en références architecturales, tout en offrant une réponse subtile aux contraintes du site. L’infrastructure s’efface pour mieux s’intégrer, transformant le plan en une surface abstraite et presque imperceptible.

Loin d’être un simple ouvrage utilitaire, ce projet s’inscrit dans une réflexion plus large sur les fragments invisibles du paysage bâti. Ces infrastructures, souvent perçues comme neutres ou anodines, structurent pourtant l’environnement quotidien. Ici, l’intervention vise à leur redonner une identité en révélant leur potentiel architectural. En jouant sur la réflexion et la transparence, le miroir génère une légèreté visuelle qui ouvre l’espace, tandis que l’illusion d’une structure à huit appuis rétablit une symétrie fictive en écho à l’asymétrie de l’édifice existant. Par cette approche, l’intervention revalorise une infrastructure souvent considérée comme purement fonctionnelle, l’ancrant dans une continuité sensible avec son paysage.