Sainte-Élisabeth

Réinterpréter un lieu, c’est questionner son histoire tout en l’adaptant aux réalités contemporaines. Perché dans un écrin de verdure fribourgeois, cet ancien couvent du XXe siècle, autrefois dédié à la contemplation, trouve une nouvelle vocation en devenant un foyer d’accueil pour mineurs non accompagnés. Plus qu’une simple transformation fonctionnelle, ce projet inscrit l’héritage architectural dans un dialogue avec son contexte social, affirmant l’importance d’une architecture ancrée dans l’inclusivité et la transition.

L’intervention valorise la mémoire du lieu tout en intégrant des solutions adaptées aux besoins des jeunes résidents. Les volumes existants sont respectés, les matériaux restaurés ou réinterprétés, et les espaces repensés pour favoriser une cohabitation équilibrée. Les cellules des sœurs deviennent des dortoirs, complétés par des blocs sanitaires optimisant l’organisation du quotidien. Un bâtiment indépendant accueille les jeunes filles et les enfants, conciliant intimité et interactions sociales, dans une architecture à la fois protectrice et ouverte.

Les espaces communs se transforment en lieux d’apprentissage et d’échange. Une ancienne salle de repassage devient une cuisine collective où les résidents apprennent à préparer leurs repas, recréant des repères culturels et favorisant l’autonomie. Les anciennes buanderies sont réinterprétées en espaces sanitaires collectifs, intégrant une installation artistique évoquant les traditions des bains publics. Chaque intervention, discrète mais engagée, tisse un équilibre entre préservation patrimoniale et adaptation aux usages contemporains.

Conçu pour évoluer, le foyer intègre des matériaux résistants et modulables, anticipant les transformations futures sans altérer son identité. Ici, l’architecture ne se limite pas à abriter ; elle devient un levier d’accompagnement et de reconstruction, offrant aux résidents un cadre structurant où se projeter vers un avenir plus stable.